Suite à l'obtention de mon visa Ouzbek et la demande de mon visa turkmène dimanche 18. J'ai pris le bus pour Amol, derrière les montagnes de l'Elborz. Cette partie est bien trop dangereuse à mon goût pour s'y risquer à vélo : 1 seule route, sans accotements avec des tunnels et des camions qui roulent comme des malades. Non merci. Omar se montre coopératif pour les 30kms qui me séparent de Babol (ça fait 2 semaines que j'ai posé mon vélo) où je dois retrouver Saji.

Saji est iranienne, comme un certain nombre de personnes ici, mais aussi prof de français , comme peu de personnes ici. Nous nous sommes rencontrés à Abyaneh 3 semaines auparavant lorsque elle m'avait littéralement sauté dessus après avoir réalisée que je parlais français. Il faut dire que bien qu'elle enseigne notre belle langue, elle n'a jamais eu la chance de voyager dans un pays francophone et je suis le 3eme français qu'elle rencontre en muscle et en os (évidemment ce n'est plus de la simple chaire mais que du beau muscle que j'ai maintenant...hehehe I wish).

Mon itinéraire passant par Babol, je lui promis alors de m'arrêter chez elle.

Cela n'a pas pris 24h pour que je me sente à l'aise avec elle et son mari Hamed. On a le même âge ça aide, mais chez ce jeune couple j'ai été accueilli comme un ami d'il y a 10 ans. J'ai fait la connaissance de presque toute la famille et d'une amie /élève de Saji prénommée Yalda avec qui nous ne discutons qu'en français au milieu des rizières et du climat subtropical de la région de Mazandaran. Merci Saji et Hamed pour les fous rires, les thés, les bons plats, les soirées disco, les baignades, les pique-nique, les sorties moto, les glaces et tout simplement les bavardages jusqu'à pas d'heure :)

Mes 2 jours prévus se sont transformés en 5 jours. Le fait que je sois "tombé malade" y est pour quelque chose mais si c'est à recommencer, c'est sans hésiter!

J'ai effectivement eu le droit à une visite chez le docteur pour cause de "corps qui me lâche". L'effort des dernières semaines, le changement de climat et la climatisation dans l'appart ont fait que j'ai perdu toute mon énergie en 24h. Désagréable sensation d'avoir couru un marathon au moment où tu te lèves. Rien ne trop grave, 1 injection de vitamines dans chaque fesse et c'est reparti! J'étais beau chez le médecin avec Saji comme interprète, Hamed comme chauffeur et Mahdi comme garde du corps, je me sentais comme un diplomate.

Le plus difficile est maintenant de repartir. Lorsqu'on est replongé dans un petit nid douillet comme je l'ai été pendant 5 jours, on se dit : "mais il faut être fou pour repartir pédaler comme un couillon à 1 année lumière de toute zone de confort!"

Sauf que non. Le sentiment que me procure Omar est inimitable. Le plus dur c'est de franchir le cap. À moi les kilomètres de bitume et les nuages de fumées des camions maintenant!!

Je vous promets que ça a une odeur de liberté.


PS : maman, promis, j'y vais un peu plus mollo. Mais c'est pas moi, c'est Omar qui veut tracer.